Kinshasa, le 8 octobre 2025 – À l’occasion du lancement officiel des travaux de rédaction du Plan National du Numérique 2026-2030 (PNN2) et de la première Stratégie Nationale de l’Intelligence Artificielle (IA), le Ministre de l’Économie Numérique, Augustin Kibassa Maliba, a annoncé la construction prochaine à Kinshasa d’une Académie Congolaise de l’Intelligence Artificielle.
Cette initiative marque une étape clé dans la stratégie numérique de la République Démocratique du Congo (RDC), qui mise sur l’investissement dans la jeunesse et le capital humain.
« C’est investir dans la seule ressource véritablement renouvelable et inépuisable de notre nation. Sans cette expertise locale, nous risquons de devenir de simples consommateurs ou, pire, des sujets passifs de technologies conçues ailleurs, sans répondre à nos défis spécifiques ni valoriser notre immense potentiel », a déclaré le ministre.
Souveraineté numérique : une priorité pour l’indépendance technologique
Pour le patron du numérique en RDC, l’avenir de l’IA congolaise ne réside pas dans l’importation de solutions clés en main, mais dans la formation de talents locaux capables de concevoir des réponses adaptées à nos réalités.
« La construction de cette Académie Congolaise de l’Intelligence Artificielle s’impose comme un pilier de la stratégie nationale que vous allez élaborer », a-t-il indiqué devant les participants à l’atelier.
Une institution aux multiples vocations
Cette académie ne sera pas un simple centre de formation. Selon Augustin Kibassa Maliba, elle constituera un véritable écosystème numérique :
• Un centre de formation de haut niveau ;
• Un incubateur d’innovation technologique ;
• Un pôle de recherche appliquée, réunissant experts nationaux, jeunes talents, institutions publiques et partenaires internationaux.
Capital humain et inclusion numérique : au cœur de la transformation
À travers cette initiative inédite dans le pays, le ministre entend valoriser le potentiel de la jeunesse congolaise en garantissant un accès équitable à la formation numérique.
« Elle permettra non seulement de former des profils rares, mais aussi de produire une intelligence artificielle afro-centrée, respectueuse de notre réalité linguistique, sociale, culturelle et économique », a-t-il précisé.
Il a ajouté que cette académie doit devenir le creuset de l’excellence numérique congolaise, où la recherche répondra aux besoins concrets de l’économie et de l’administration.
L’éducation et l’innovation endogène : un choix stratégique
Souhaitant éviter que la RDC ne reste à la traîne dans la révolution de l’intelligence artificielle, Augustin Kibassa prône une approche proactive :
« L’idéal n’est pas de subir cette révolution, mais de la mener, pour et par les Congolais eux-mêmes, assurant ainsi notre autonomie stratégique et une prospérité partagée. »
Le ministre a insisté sur l’identification des cas d’usage prioritaires de l’IA, notamment dans :
• La santé : diagnostics médicaux, télémédecine ;
• L’agriculture : agriculture de précision, prévision des récoltes ;
• L’éducation : personnalisation de l’apprentissage ;
• La sécurité : vidéosurveillance intelligente ;
• L’administration publique : automatisation des processus, lutte contre la fraude.
Un cadre éthique et réglementaire pour encadrer l’IA
Enfin, Augustin Kibassa Maliba a souligné que le développement de l’intelligence artificielle devra être encadré par un cadre éthique et réglementaire solide, garantissant notamment :
• La protection des droits fondamentaux ;
• La transparence des algorithmes.
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